Jocelyne Bonnet-Carbonell, Les espèces végétales du sud de l’Europe, un habitat privilégié de l’esprit des morts
Résumé: Les usages bien que renouvelés et transformés par chaque génération à l’égard des tombes des défunts dans les sociétés humaines, mettent en évidence des relations médiatisées par le monde végétal.
Dans cette perspective, l’observation de plantes décoratives spécifiques comme la Viola tricolor, la pensée sauvage, ou d’espèces en manducation rituelle autour de la tombe, révèle dans l’imaginaire collectif, le rôle assigné à certaines espèces végétales.
Les plantes funéraires dynamisent, au-delà du lieu – tombe de pierre, tertre, croix de fer ou de bois – une relation maîtrisée entre vivants et morts permettant de lire des éléments vitaux du domaine de l’invisible. Empreintes de surnature, elles sont virtuellement puissantes, reliant le souvenir et l’esprit des morts, aux lieux mêmes où ces derniers ont vécus et ont trépassés. Elles donnent ainsi, une part d’explication à ce besoin de retour à la terre natale pour mourir.
Abstract: Observing some ritual as decorating funeral plants as viola flower, Viola tricolor.L or plants from consumed ritual around the burial-ground, show the leading role of some plants in the imagination of the human group. Beyond the burial-ground space, funeral plants stimulate the link between death and living peoples, including the power of the link between memory and dead person’s spirit. Thus part of explanation is found about the necessity of return to the land where someone was born before his death.